Il y a des événements à marquer d’une pierre blanche et celui-ci en fait partie. Quand en octobre dernier, j’ai lancé lebienveilleur.com, je n’aurais jamais imaginé qu’une telle chose puisse m’arriver.
Ceux qui me connaissent déjà ont pu observer que je fonctionnais par digression, privilégiant les rebonds d’idées, et qu’au cœur de toutes ces histoires, Twitter avait une place unique. Si mon enthousiasme pour l’oiseau bleu est bien réel, j’ai néanmoins la certitude que la contribution est l’élément différenciateur sur les médias sociaux. Et je ne suis pas le seul à en être persuadé, à l’instar d’Evan Williams l’un des fondateurs de Twitter.
Tout a commencé avec Didier Barbé, Directeur Marketing et Communication d’IBM France
Ce blog est pour moi une vitrine, et je ne m’en cache pas quand je sollicite le support ou l’aval de marques ou de personnalités pour rédiger un sujet. Je m’efforce d’abord de raconter une histoire et mes articles vont dans ce sens, j’évite les copier-coller et le énième commentaire d’une actualité déjà décryptée avec talent par des journalistes et bloggeurs. Mon objectif consiste à identifier des thèmes originaux, même si ils ne sont pas nouveaux, de m’en inspirer en proposant un angle personnel et une fluidité dans l’écriture.
Au début de l’été, lors d’un déjeuner avec Didier Barbé, Vice Président IBM France, mon ancien dircom (@DBarbe2012), nous avions confronté nos points de vue sur la question, étant tous les deux d’accord sur le fait qu’une contribution pertinente était la clef de nombreuses interactions, valorisant le dialogue et les échanges avec des clients, prospects ou toute autre public impliqué dans vos thématiques. Didier m’encourageait à aller plus loin et m’annonçait qu’il allait lui-même lancer son blog à la rentrée, ce qu’il a depuis concrétisé avec succès.
J’en profitais pour lui glisser 2 idées : intégrer la contribution des collaborateurs dans les systèmes d’évaluation, et surtout l’intérêt évident qu’aurait Twitter à initier sa propre plate-forme de contenu, disposant d’une formidable base d’adeptes déjà convertis à la marque : plus de 500 millions d’inscrits, ça compte pour promouvoir une initiative.
« Building things is my passion » Evan Willians m’appelle pour me parler de Medium : comme dans un rêve
Bien sûr, je n’inventais pas la planète en pensant à une plate-forme de contribution que je nommais Twitter + ou Twitter Content, qui viendrait concurrencer les offres WordPress, Blogger, Overblog … mais la perspective semblait légitime pour un digital lover qui ne cesse de faire l’apologie de Twitter.
Alors quand avant-hier soir, je reçois un appel téléphonique d’Evan Williams himself, l’un des fondateurs de Twitter, je tombe des nues, croyez-moi, à ce moment-là j’ai la sensation d’être dans un rêve.
Evan Williams a été le CEO de Twitter de 2008 à 2010, date à laquelle il passe à la main à Dick Costolo, pour se concentrer sur les aspects produit et stratégie de l’entreprise. Pour l’anecdote, Twitter a été créé à San Francisco au sein de la startup Odeo fondée par Noah Glass et Evan Williams mais le concept de départ vient de Jack Dorsey. Ouvert au public le 13 juillet 2006, la première version s’intitulait Stat.us puis Twittr, en référence au site de partage de photos Flickr puis Twitter, son nom actuel.
Evan Williams m’explique simplement que Twitter dispose d’une équipe de veille aux US dont l’une des missions est d’identifier partout dans le monde des internautes représentatifs et de les sonder sur leurs usages et attentes des réseaux sociaux. Parfois, c’est extrêmement rare, c’est lui qui les contacte directement, une manière de rester proche de la réalité du terrain.
Briefé sur mon blog par ses collaborateurs, c’est là qu’il me parle de Medium, un nouveau service de publication web développé par une entreprise soeur du nom d’Obvious. « Building things is my passion » me dit-il et Medium est un projet majeur qui lui tient à cœur. Pour l’instant en phase pilote, uniquement accessible à une petite sélection de contributeurs, Medium semble être un mix entre Pinterest et les plates-formes génériques comme WordPress ou Blogger.
Le retour en grâce des littéraires ?
« Quality breeds quality », Evan Williams prêche un convaincu quand il me précise que l’ambition de Medium est de favoriser un contenu de qualité, textes et images, en permettant notamment aux lecteurs d’évaluer les contributions et d’influencer sur leur popularité.
Son discours me plait, j’ai toujours cru que la multiplication des blogs était une bonne nouvelle pour les amoureux de la langue française : ce média requiert un effort d’écriture et remet en perspective la richesse du contenu et la place que l’on donne aux mots et au verbe dans notre quotidien.
Dans un contexte professionnel, il ne s’agit pas de vendre des services et produits directement dans un récit indigeste (au risque de cloner le site web de sa boite), mais de savoir raconter des histoires pour embarquer ses lecteurs dans son environnement et de lui faire partager valeurs et convictions qui vous animent et qui traduisent la réalité de votre entreprise.
On parle aujourd’hui de storytelling pour définir cette tendance. Pour Jeanne Bordeau, auteure d’un livre sur ce thème, « le storytelling est un discours qui prend racine même dans les entrailles et l’ADN de l’entreprise en véhiculant des valeurs intrinsèques à celle-ci… le Storytelling correspondant aux nouveaux besoins de communication par sa fonction sociale – il transmet les codes de conduite au sein d’une communauté – et par sa fonction culturelle – il transmet un patrimoine et tout un univers sensible ». L’’importance du style et l’authenticité des auteurs feront donc la différence et donneront ou pas envie aux lecteurs, grand public, propects et clients, d’en savoir plus sur les produits et/ou services.
Est-ce le retour en grâce des littéraires ? Nous aurions pu en discuter longtemps tant le sujet est passionnant, mais hélas le temps nous manquait et mon réveil a sonné m’extirpant sans douceur de mon si joli rêve. Je ne vous ai pas menti, cette histoire est tout simplement incroyable, au sens propre du terme mais elle est construite sur des faits authentiques : j’ai déjeuné avec Didier Barbé et nous avons parlé de blog et de contribution, Evan Williams est l’un des fondateurs de Twitter, Medium l’un de ses projets et mes convictions sont bien ancrées. L’écriture est un puissant vecteur et il ne me reste plus qu’à vous remercier si vous avez eu la curiosité d’aller jusqu’au bout de ce billet.
Je ne dirais pas le retour en grâce des littéraires, mais plutôt celui des « partageurs », des passeurs de science -pour reprendre le titre de l’excellent blog sur ce sujet) ou des passeurs de savoirs. La littérature n’a rien à voir là dedans.
Merci Hervé pour ton attention, j’aime beaucoup « passeurs de science » … les littéraires pour signifier le retour à une certaine qualité d’écriture, indispensable pour valoriser un contenu et capter l’attention des lecteurs. C’était l’objectif de ce billet : une histoire « incroyable » [sens premier du terme : impossible ou difficile à croire].
Alors en gardant des habitudes prises avec les tweets de 140 caractères & ses fonctions d’actions déjà associés à Twitter : pourra t-on « ReMedium » ou « ReMed », voir « TweetMed » ou « MedTweet » une phrase (d’environ 140 caractères par exemple) sur/de Medium, comme un extrait choisi, remarqué, apprécié à diffuser/échanger entre les 2 supports…Peut-être bien, ne serait-ce que pour aller directement d’un simple clic hypertext de Twitter vers Medium & vice versa…en complément d’un clic sur la fonction « Détails » d’un tweet & après de son url à copier/coller dans un traitement de texte aujourd’hui …!
Bref ce qui pourrait devenir vraiment intéressant, au-delà de découvrir la beauté de chaque langue écrite grâce à la synergie Medium/Twitter, serait de répertorier un usage standardisé des hashtag par Twitter company himself. C’est à dire que comme pour le jeu d’échecs avec ces abréviations du style A1 B3 par exemple, les coordonnées GPS, etc, on puisse enrichir d’autres domaines de leur liste répertoire d’hashtags…dont Twitter/Medium seraient les initiateurs dans leurs usages, comme des ponts entre les langues dans cet ensemble d’environnements web 2.0. Parce que je pense qu’un tel exemple de standard hashtag dans un domaine d’activité qui me passionne, serait porteur de dynamisme économique & création d’entreprise…& transversal avec l’usage de Twitter/Medium au passage… Voilà, à défaut de s’exposer à la réalité économique un jour…comme toute idée de création d’activité : Medium semble prometteur comme au commencement était le Verbe…que sera sera pour sa littérature sur ce Medium!