Souvenez-vous, « Les intouchables », 20 millions de français émus par cette histoire inspirée de la vie de Philippe Pozzo di Borgo, tétraplégique, et de sa relation avec Abdel Yasmin Sellou, son aide à domicile. Traitée sous le prisme de l’humour, sans apitoiement ni complaisance, une amitié improbable se construit et se transforme en thérapie du cœur pour celui qui avoue : « Sans lui, je serais mort de décomposition ». Mais tout le monde n’a pas la chance d’avoir Omar Sy à ses côtés !
Quand la création devient une thérapie
Pour les personnes atteintes de maladies très graves, parfois incurables, l’art à travers la peinture, la photo, l’écriture, la musique, …, est l’une des alternatives qui permet de rompre la solitude et de donner un sens à une existence brisée. Et dans ce contexte sensible, nous sommes persuadés que chacun de nous peut jouer un rôle à sa mesure grâce aux réseaux sociaux.
Selon le Docteur Alain Pariente, ancien journaliste au Quotidien du Médecin, « l’art, sous toutes ses formes, permet à celui qui est très malade de laisser une image durable de lui, alors qu’il sait que ses jours sont peut-être comptés. Et c’est aussi une belle projection vis-à-vis des autres car la maladie l’a abîmé parfois de façon irréversible ». Pour illustrer cette réalité, il nous parle d’une de ses patientes actuellement atteinte d’un cancer. Elle est photographe, et durant les longues semaines de sa chimiothérapie, elle a préparé une exposition de ses photos. Totalement investie, elle s’est occupée elle-même du tirage, de l’encadrement, du carton d’invitation… « Le soir du vernissage, la galerie était trop petite pour accueillir les invités et presque tous ses clichés ont été vendus ! Vous n’imaginez pas sa joie. Le lendemain, elle nous a envoyé un email disant combien cet événement et notre présence à tous étaient importants pour elle : Cette exposition m’a permis d’aller mieux. Elle a donné un sens positif à ma vie et a adouci les effets indésirables de mon traitement… ».
Créer, c’est vivre, rien n’est plus vrai pour le Docteur Alain Pariente : « quand on crée, on est capable de faire quelque chose de beau qui ressemble à la vie qu’on a aimée »
Les réseaux sociaux comme caisse de résonance
Beaucoup d’entre nous connaissent dans leur entourage plus ou moins proche un cas similaire, une personne porteuse d’un projet créatif, qui faute de moyens, de soutien ou de connaissance simplement, ne trouve pas la motivation pour le mener à bien, alors qu’il est possible d’agir et d’illuminer son quotidien.
Le propos de ce billet, rédigé en collaboration avec Danielle Melki, Directrice de l’Agence Publioz (@twitadparis) et Josiane Gain, Manager des Relations Universitaires d’IBM France (@josianegain) n’est pas d’enfoncer des portes ouvertes mais de remettre en perspective le rôle unique que nous pouvons tous jouer en utilisant notre présence sur les réseaux sociaux. Entre la publicité inaccessible, les RP inabordables, le bouche à oreille trop limité, les mails jamais lus, les réseaux sociaux sont une formidable caisse de résonance pour s’approprier et amplifier tout message, qu’il s’agisse d’une association reconnue ou d’une action plus intimiste.
Basés sur l’humain, la sensibilité et les échanges, les réseaux sociaux constituent un dispositif nouveau et incroyablement puissant : 1 + 1 + 1 + .., quelques mots, un simple clic, et ce sont autant de relais qui se démultiplient et favorisent la promotion d’initiatives isolées. Prenons un peu de recul sur nos objectifs professionnels et imaginons le pouvoir d’un like, d’un partage, d’un retweet, ou d’un commentaire sur une personne pour laquelle le désir de création prend toute sa valeur dès lors que ses œuvres sont lues, vues ou écoutées, et surtout appréciées par un public concerné.
Notre coup de cœur pour Georges
C’est pour toutes ces raisons que nous avons souhaité vous parler de Georges, une personnalité exceptionnelle. Atteint par une maladie incurable, Georges travaille actuellement sur un conte philosophique, qu’il espère pouvoir publier un jour. Il s’est également adonné à la peinture, ses tableaux illustrent son attrait pour une période « néo renaissance » où navigue une symbolique particulière. Georges conserve le moral et le sourire grâce à ces projets artistiques et notamment sa passion pour l’écriture : son style et son originalité nous ont conquis et nous incitent à croire que d’autres pourraient aimer ses écrits, dont nous vous livrons un extrait plus bas.
Nous vous invitons donc à lire ce texte, à le partager, à laisser un commentaire qui sera apprécié, ou à écrire directement à l’auteur pour lui fait part de vos impressions, pour l’encourager à continuer et motiver son indestructible besoin de création… On compte sur vous pour propager la « bonne » nouvelle – 🙂
Voici un extrait de son conte philosophique :
Auparavant je fuyais l’ennui de pays en pays, désireux d’éviter le voile brumeux de l’incompréhension qui enveloppait trop souvent mes contemporains. L’exaltation illusoire de fouler un sol étranger, de découvrir quelques usages différents teintés d’un zeste de folklore, l’apprentissage d’une nouvelle langue, me procuraient finalement peu de satisfactions et surtout de tristes désillusions; Je finis par réaliser que comme partout ailleurs, la plupart des rencontres étaient sans intérêt notable, les conversations rarement stimulantes. Ce jour-là, assis à la terrasse d’un café sur la place d’une ville d’histoire, je cherchais vainement à m’isoler comprenant malgré moi les cinq langues des clients qui se croyant à l’abri de leur dialecte commentaient avec entrain les travers supposés des indigènes
Je me bouchais les oreilles. Malgré cette précaution, je perçus les éclats d’une dispute : Une jeune femme reprochait à son compagnon d’avoir acheté à un brocanteur un livre ancien. Bien qu’il ait été marchandé âprement par jeu et que le change leur fut très favorable, rendant l’acquisition négligeable, il était rédigé dans une langue inconnue, donc sans la moindre valeur…
Son compagnon se défendit en argumentant qu’il l’avait choisi pour ses illustrations qu’il trouvait originales.
Soudain intéressé, je me tournais vers eux;
Le mécontentement de la femme se calma aussitôt. Elle se fit câline, parlant d’un joli collier de plumes qui reposait sur le même étal;
– Ce ne sont que des plumes colorées de volaille, se défendit faiblement l’homme.
– Ce serait délicieusement original comme souvenir de vacances, plaida sa compagne avec un sourire charmeur. Dépêche-toi de me l’offrir avant qu’il ne soit vendu!
Ils partirent en hâte, réconciliés se tenant par la main en laissant le livre sur la table; J’allais le chercher pour le leur rendre quand le serveur me prit à partie, exigeant que je règle les consommations qu’ils avaient aussi oubliées de payer. L’incident résolu, je cherchais ensuite à les rejoindre.
Dans le dédale de rues étroites de cette ville ancienne, je ne pus les retrouver, mais en avais-je vraiment envie? Je rentrais à l’hôtel et ouvris le livre. C’était effectivement un très vieil ouvrage dont les pages jaunies se déliaient. L’écriture manuscrite fort belle était composée d’un alphabet inconnu aux formes douces ou géométriques. Je constatais avec bonheur que sous les nombreuses gravures aux couleurs étonnamment préservées, des légendes m’aideraient à déchiffrer cet ouvrage. Stimulé par cette découverte, je commençais avec ferveur l’étude du texte, ce qui devint rapidement ma raison de vivre.
Hélas, mon enthousiasme déclina lorsque je dus admettre que mes efforts n’apportaient rien de vérifiable. Une nuit, alors qu’exténué, je m’étais endormi sur l’ouvrage, j’eus un songe très agréable: Un petit oiseau malicieux volait à l’envers au-dessus du manuscrit, puis il se posa doucement sur ma tête et me chuchota : « golok » comme une confidence à un ami.
Je me réveillais heureux sur le livre ouvert et découvris émerveillé que chaque mot, si on le fixait avec une bienveillante intensité s’ouvrait, se déroulant comme un serpentin pour vous confier sa signification. Je vais donc tenter avec un vocabulaire restreint qui ne pourrait exprimer tant de nuances et d’images, de vous traduire cet ouvrage écrit il y a bien longtemps et qui relate les chroniques d’un incertain « Royaume des Surfaces ».
Ecrire à Georges
Rien ne ferait plus plaisir à la famille de Georges que de savoir ce vous pensez de son récit, de son style, de ce qu’il vous inspire. Envoyez-lui un message à hrimbaud@hotmail.com et nous le transmettrons à l’auteur.
Vos commentaires postés sur ce blog seront également relayés à Georges !
Une initiative bienveillante qui fait chaud au coeur. La générosité existe …toujours :). Ouf !
Isabelle Deprez